Essai KTM 390 Duke : Petite mais peut tout faire

Dans le monde de la moto, on retrouve beaucoup de couleur et au fil des dernières décennies, presque toutes les marques ont choisi une couleur qui les caractérise. Si les japonaises ont choisi le jaune, le bleu, le rouge ou encore le vert, il y a une marque qui représente l’aventure et la sportivité grâce à son long palmarès et sa suprématie en Off-road, il s’agit bien sûr de la marque Autrichienne KTM et sa sublime couleur orange.

Depuis le début de nos essais motos, nous n’avions pas encore eu l’occasion d’essayer des cylindrées intermédiaires, chose qui a enfin pu se faire avec KTM Maroc qui nous a prêté pendant une semaine un best-seller de la marque, la KTM 390 Duke. 

Sur le papier, cette petite Duke a de quoi ravir, puisqu’un monocylindre de 370cc qui sort 44ch pour un poids de 150 kgs, ça ne peut être que plaisant à piloter. Mais quand on nous dit que ce genre de véhicule est destiné avant tout pour la ville et sa périphérie, chez sportautomoto.ma nous tenions à prouver qu’il peut aller plus loin. 

Nous étions invités à un événement moto à Bin El Ouidane et donc nous avions établi comme programme pas moins de 1000 kms en faisant une boucle entre Casablanca, Rabat, Bin El Ouidane, Marrakech, Casablanca.

Jeudi 05 Novembre, le rendez est donné en fin de journée à Casablanca au showroom de la marque pour récupérer la moto, après un léger briefing sur l’utilisation de l’ordinateur de bord, le directeur en personne me remet les clefs en me souhaitant bonne route. 

Dès qu’on l’enfourche, on se rend compte rapidement de son petit gabarit et de sa légèreté. Je démarre, un joli petit son (échappement d’origine) nous rappelle qu’il s’agit bien d’un mono et dès les premiers tours de roues, on se surprend de la position de conduite. Je pensais qu’avec mon 1,80m je ne serai pas bien assis alors que finalement, la position est parfaite et je prends vite mes repères, aussi bien au guidon et ses commodos rétro-éclairés qu’au niveau des jambes et des reposes pieds. Etant donné qu’il faisait déjà nuit, en me dirigeant directement vers l’autoroute pour rentrer sur Rabat, je m’essaye a quelques petites accélérations pour jogger le moteur, surprise, ce petit bloc pousse très bien et les 44 ch sont bien présent mais il faut monter dans les tours pour le sentir, la boite de vitesse est d’une douceur à laquelle je ne m’attendais pas. La sonorité de l’échappement procure du plaisir aux oreilles et au moral à chaque accélération (je suis curieux de l’entendre avec une sortie autre que celle d’origine).

Une fois sur l’autoroute, je me mets sur le denier rapport pour essayer l’accélération sur plusieurs niveaux de régime moteur, à 6000tr/mn on est à 96 Km/h, 115 km/h à 7000 tr/mn, 125 km/h à 7750 tr/mn est à cette dernière, nous avons encore suffisamment de punch pour faire des dépassements rapides et en sécurité. Après le péage, je monte chaque rapport au rupteur (perché à plus de 10000 tr/mn) pour découvrir l’étagement de la boite ainsi que la vitesse de pointe, résultat : 1ère 55 Km/h, 2ème 78 Km/h, 3ème 102 Km/h, 4ème 128 Km/h, 5ème 151 Km/h, 6ème 169 Km/h (dans les conditions de la journée, certains ont dépassé les 175 km/h). Côté protections au vent, nous sommes là devant un roadster « Naked » et qui plus est petit, donc sans protections, on est face au vent et seul le carénage du réservoir protège un peu les jambes, personnellement, j’opterai pour une bulle (+/- 900 dhs) et des protèges mains (à partir de 850 dhs) qui existent en option. Par cette nuit, c’était aussi l’occasion de tester l’éclairage (LED) qui éclair parfaitement.

Vendredi 06 Novembre, jour du départ pour le voyage, 280 kms de routes nationales et départementales attendent la petite Duke. Mais avant ça, dans mon garage, je fais un petit tour autour de la bécane, esthétiquement, la Duke veut ressembler à sa grande sœur la Super Duke, les lignes sont aiguisées, le squelette apparent, la symbiose des couleurs lui confère un look agressif qui attire beaucoup le regard. Certes, la platine du Top Case gâche un peu sa ligne, mais pas tant que ça et elle permet au moins d’y attacher un sac.

Et c’est partiiiiii, direction les virages de Rommani et Marchouch (route très connue par les motards Rabatis et Casaouis) pour l’essayer sur les routes sinueuses de la région. Je hausse le rythme petit a petit d’un virage à l’autre avant de bien prendre mes repères et celles de moto avant d’attaquer franchement, et là, je découvre vraiment le potentiel sportif de cette KTM qui est faite réellement pour l’arsouille. La suspension encaisse bien les irrégularités de cette route aussi bien en courbe que pendant les freinages droits. Le moteur est très pêchu en sortie de virage à condition d’être au-dessus de 6000 Tr/mn et les 44 cv ne vous feront jamais de mauvaises surprises en patinant la roue pour vous mettre par terre. Le freinage quant à lui, reste efficace même si le ressenti au niveau du lever et la pédale n’est aussi agréable que celui des grosses cylindrées que l’on a déjà essayé, c’est normal, ce n’est pas les mêmes tarifs.

Sur la route nationale, j’arrive à maintenir un rythme assez soutenu, qui sera le même pour d’autres motos de plus grosses cylindrées si elles étaient de la partie. Sur ce genre de trajet, la cylindrée de cette moto se fait complétement oublié, c’est un rythme normal lors de virées motos. Et la grande surprise à ce moment, c’est que je découvre que cela faisait plus de 200 Kms que je j’étais sur la moto est je ne suis pas encore fatigué, preuve qu’elle est confortable. Je décide de m’arrêter à la prochaine station d’essence pour refaire le plein, au compteur j’avais 242 kms parcouru, le pompiste rempli à ras, là le choc, 100 Dhs, jamais dans ma vie de motard je n’ai eu ce genre de montant à payer pour autant de kilomètre. Et c’est à partir de ce moment que je commence à me poser des questions sur les autres motos de plus grosses cylindrées.

Presque arrivé à Bin El Ouidane, il me restait a passé le fameux col de la montagne, pour cela, il fallait emprunter la petite route très dégradée mais super amusante pour le motard que je suis, là, la suspension a été mise à rude épreuve, puisque, que ça soit au freinage, au passage en courbe ou à la ré-accélération ça sautillait de partout, mais quel plaisir de la piloter dans ces conditions. Arrivée à destination, je la laisse se reposer en contemplant le magnifique paysage.

Après l’événement moto, retour à Marrakech, puis Rabat avant de remonter sur Casa pour déposer la moto. Sur Rabat, j’en profite pour un essai urbain sur deux jours. La moto se faufile dans la circulation avec une aisance que seules les deux roues de petits gabarits peuvent se permettre. Les rétroviseurs sont tout petits, mais remplissent assez bien leur rôle, le tableaux de bord dispose de toutes les infos nécessaires (régime moteur, vitesse, rapport engagé, jauge de carburant, température de l’eau, mais aussi l’heure, la date, la conso et la vitesse moyenne et trip 1 et 2). Le commodo de gauche permet de manipuler l’ordinateur de bord (change de couleur entre le jour et la nuit) et on s’y retrouve au bout de trois ou quatre utilisations. Côté moteur, il n’aime pas du tout être en dessous de 3750 tr/mn en 6ème (55Km/h), il roule sur un filet de gaz et reprend doucement, mais préfère évoluer au-dessus de 4000 Tr/mn. Tout dépend de son pilote, mais cette moto peut devenir la terreur du quartier que tous les voisins détestent. Seul point qui dérange un peu en ville, c’est le ventilateur qui s’enclenche assez souvent et est très bruyant.

Pour le Duo, cette moto n’est vraiment pas faite pour ça, le petit strapontin et le manque de poignées de maintien mettront à mal le passager aussi bien à l’accélération qu’au freinage. Pour un petit trajet urbain ou extra-urbain d’une cinquantaine de kilomètre, ça passe, mais plus que ça, ça va être plus une torture qu’une partie de plaisir.

 

Conclusion :

Depuis l’essai de cette moto, j’ai eu à réfléchir et à me remettre en question sur les motos que l’on choisit. Ces deux dernières décennies, c’est la course à l’armement chez les marques et cela se traduit par une augmentation conséquente sur les tarifs puisque les motos sont de plus en plus puissantes et donc avec beaucoup de technologie électronique embarquée.

Cette petite Duke vient de me prouver qu’il n’y a plus besoin d’investir énormément dans un véhicule neuf pour se faire plaisir, elle fait presque tout comme les grandes sauf si l’on cherche à aller trop vite ou que l’on fait beaucoup de route avec un ou une passagère. Elle est belle, elle est facile à prendre en main, elle est économique, confortable et en plus elle procure beaucoup de plaisir.

Je la recommande aussi bien aux jeunes qu’aux moins jeunes, aux nouveaux permis comme aux anciens qui souhaitent acquérir une moto neuve sans se ruiner, elle vous emmènera là ou vous le souhaiterez.

 

Les plus :

  • Poids
  • Consommation
  • Design et look
  • Confort
  • Suspension
  • Position de conduite
  • Moteur + boite
  • Son à l’échappement
  • Tableau de bord

 

Les moins :

  • Sensation à la pédale et au levier de frein
  • Protection au vent
  • Place arrière
  • Rétroviseurs
  • Ventilateur en ville

 

Trajet 1120 Kms :

(Consommation moyenne à rythme élevé 3.75L/100 kms ordinateur de bord, 4,1L/100 kms mesurée)

  • Autoroute : 365 kms
  • Nationale/Montage/départementale : 655 kms
  • Ville : 100 kms

 

Moto d’essai : Model 2017, 12308 kms, pneus Metzeler Sportec (80% ar, 50% av d’usure).

 

Rencontre du jour :

Comme d’habitude lors de mes essais, il m’arrive souvent de faire des rencontres ou des découvertes qui sortent de l’ordinaire. Cette fois ci, c’est à Bin El Ouidane que je croise un groupe de motards posé dans un rustique petit café du coin. Trois motos de grosses cylindrées sont là, je dépose ma moto à côté d’elles et je vais voir leurs propriétaires pour entamer la discussion, et là, à ma grande surprise, il s’agit de deux hommes et une femme. Les deux hommes sont de Beni Mellal, ils roulent en Z1000 et en ZX10R et la jeune femme qui les a rejoints depuis Casablanca avec son Z750. Après de beaux échanges autour d’un verre de thé au sujet de la moto au Maroc, je les quitte et les invite à faire une tour sur le circuit le lendemain pour profiter du spectacle. Chose qu’ils ont fait.

 

Fiche technique :

Moteur :

  • Monocylindre, 4 temps
  • Refroidissement : par eau
  • Injection Ø 46 mm
  • 2 ACT
  • 4 soupapes par cylindre
  • 375 cc (88 x 60 mm)
  • 44 ch à 9500 tr/min
  • 3,7 mkg à 7250 tr/min

 Châssis :

  • Cadre : Treillis en tubes d’acier
  • Réservoir : 13,4 litres
  • Hauteur de selle : 830 mm
  • Empattement : 1357 mm
  • Poids à sec : 149 kg

Train avant :

  • Fourche téléhydraulique inversée WP Ø 43 mm, déb : 142 mm
  • 1 disque Ø 320 mm, étrier radial 4 pistons
  • Roue AV : 110 / 70 – 17″

Train arrière :

  • Mono-amortisseur WP, déb : 150 mm
  • 1 disque Ø 230 mm, étrier 1 pistons
  • Roue AR : 150 / 60 – 17″

 Transmission :

  • Boite à 6 rapports
  • secondaire par chaîne

 

Tarifs : 74000 Dhs, actuellement en promo 66500 dhs

 

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