Les courses monotypes improbables !

De la voiture de sport au triporteur, du moment que ça roule, on peut faire la course avec n’importe quoi.

BMW M1 Procar


Le championnat Procar a beau n’avoir duré que deux saisons (1979-80), c’est très certainement la plus mythique coupe monotype de l’histoire. On le doit à Jochen Neerspach, patron de BMW Motorsport à la fin des années 70. L’engagement de sa nouvelle M1 en endurance ayant été contrarié par des évolutions réglementaires de dernière minute, il lui vient l’idée de la faire courir en ouverture des Grand Prix européens. Le samedi vont donc s’affronter les pilotes de F1 les mieux classés lors des essais de la veille, et des invités venus d’autres disciplines, tous au volant de la même voiture : une M1 avec des épaules et un aileron XXL, une suspension de course, presque 300 kilos en moins et un 6 cylindres en ligne 3,5 l porté de 286 à 450 ch.

La saison 79 est remportée par Niki Lauda, la suivante par Nelson Piquet. Après ça, BMW arrête les frais pour se concentrer sur son engagement de motoriste en F1.

Vous imaginez Hamilton, Verstappen et Leclerc se tirer la bourre au volant de BMW i8 coursifiées la veille des Grand Prix ?

Lamborghini Urus ST-X


Depuis 11 ans, le succès du Super Trofeo, championnat organisé par Lamborghini autour de la Gallardo puis de l’Huracán, ne se dément pas. Comment se diversifier ? En faisant la même chose avec des SUV familiaux de 2,2 t, pardi. Quoique l’Urus ST-X présenté fin 2018 à cet effet est plus léger : grâce à un régime intensif, il ne ferait plus que 1 650 kg. À peine le poids d’une Formule 1 avec le pilote et le plein. Posée sur une autre Formule 1 avec le pilote et le plein.

La nouvelle vache à lait de la marque au taureau aurait dû entrer dans l’arène en 2020, mais on n’a plus eu de nouvelles du projet depuis longtemps. Il n’est d’ailleurs plus fait mention de l’Urus ST-X sur le site de la marque à l’heure où nous écrivons ces lignes. Se pourrait-il qu’un championnat de SUV ne soit pas une priorité sur la planète Terre en 2020 ?

Jaguar I-Pace eTrophy

À moins que ces SUV soient électriques, peut-être ? Même pas. Après deux ans à faire l’ouverture des courses de Formule E, le Jaguar I-Pace eTrophy a été abandonné. Non sans avoir aidé à améliorer l’espèce : Jaguar a en effet annoncé que l’expérience de l’exploitation des batteries en course avait permis d’augmenter l’autonomie de l’I-Pace de série. Mais avec un ticket d’entrée à plus de 500 000 € par an (sans compter le prix de la voiture), tout ça pour n’entendre que des pneus crisser au volant d’un engin de 1 965 kg, il n’est pas complètement étonnant que l’eTrophy ait été mis au recyclage.

James Barclay, directeur de l’écurie Jaguar en Formule E, n’en considère pas moins que l’eTrophy « a atteint beaucoup des objectifs » que la marque s’était fixés. Néanmoins, « pendant cette période de pandémie sans précédent, nous avons revu notre stratégie et pris la décision de retirer le championnat Jaguar I-Pace eTrophy après deux saisons réussies« , explique-t-il. Jaguar continuera cependant à courir en Formule E. Ouf, on a eu peur.

Ssangyong Musso Racing Challenge


On se risque sur le bizarre ? Si les courses de pick-ups sont une institution en Australie ou en Nascar, en Europe, l’idée de faire la course sur circuit au volant d’engins de ferme avec une benne a curieusement eu plus de mal à s’imposer.

Cela n’a pas empêché Ssangyong d’estimer que le meilleur moyen de faire de la pub à son Musso au Royaume-Uni serait de le rabaisser, de le faire maigrir de 400 kg (notamment en laissant de côté la transmission intégrale pour en faire une simple propulsion) et de le muscler de 30 ch. Ce qui lui confère la puissance terrifiante de 205 ch, pour un poids plume de 1 700 kg. Des semi-slicks, des baquets, un arceau, et c’était parti.

Hélas, ce championnat aussi étrange que sympathique a dû prendre fin lui aussi après une poignée de saisons.

Jaguar Projet 8 Series Elite


Autre tentative monotype récente chez Jaguar, le « Series Elite » devait inviter des gentlemen drivers de plus de cinquante ans qui n’ont pas raté leur vie à venir s’amuser en peloton au volant de la XE SV Project 8. Vous n’avez pas pu oublier cette familiale amputée de ses sièges arrière, animée par un V8 5.0 à compresseur de 600 ch, qui est à ce jour la berline la plus rapide sur le Nürburgring. Ca ne vaut peut-être pas les XJR-15 du début des années 1990, mais il y a de quoi s’amuser.

Le projet a malheureusement fait un flop faute de participants, et la flotte de Project 8 Series Elite a fini par intégrer le championnat britannique GT Cup.

Mugen Honda City Turbo II R


Le championnat monotype le plus mignon de l’histoire a connu une fin tragique.

Au début des années 80, le préparateur Mugen a pris la minuscule City Turbo II, lui a greffé un plus gros turbo, a revu la pression d’injection et le refroidissement pour concocter cette adorable version R. Résultat : 1,2 l de cylindrée mais 140 ch, pour 660 kg. Et des perfs de Caterham, à condition de ne pas partir en tonneau au premier virage.

Ce championnat a donné lieu à de très belles courses, mais en 1986, Honda a voulu tourner la page. Il a vendu toutes les voitures du plateau à un homme d’affaires australien qui comptait bien poursuivre la fête aux antipodes.

Raté : un séisme a frappé la ville d’Osaka, où la flotte était garée sur les docks avant l’embarquement. Le hangar s’est effondré sur les pauvres City Turbo, toutes détruites à l’exception d’une miraculée. Exposée au musée du circuit de Suzuka, la survivante pleure encore ses copines.

BMW 116 Trophy


Celui-là ne paye pas de mine, c’est vrai. Mais franchement, malmener une propulsion teutonne avec une répartition des masses de 50:50 et une boîte manuelle, que demander de plus ? Des chevaux, éventuellement, parce que c’est vrai que 115, c’est maigre.

Ce championnat a été lancé l’an passé outre-Manche (toujours les mêmes qui s’amusent), et semble poursuivre sur sa lancée en dépit des légères péripéties de ce début d’année 2020.

Son succès est aussi dû à une formule particulièrement économique : une BMW Série 1 première génération, ça ne vaut plus grand-chose. Il suffit de rajouter quelques clopinettes pour un échappement sport, un arceau-cage et des amortisseurs réglables, et on est paré. Ce n’est peut-être pas une M1 Procar, mais c’est la course automobile dans sa plus pure expression.

Piaggio Ape Racing


Le Piaggio Ape, c’est plus ou moins une Vespa avec deux roues arrière, une cabine et une benne. Ca ne coûte presque rien à acheter ni à entretenir, et depuis 1948, c’est le meilleur ami des artisans italiens. Néanmoins, même avec dans sa version 218 cm2, ce n’est pas le premier pur-sang qui vient à l’esprit quand on parle de sportives transalpines.

Cela n’empêche pas de faire la course avec. Créé par la marque à des fins publicitaires au début des années 2010, le championnat a pris fin peu après, mais on peut désormais louer ces engins (équipés de roulettes anti-tonneau et de filets de sécurité, sait-on jamais…) sur quelques circuits de karting anglais. Fou rire garanti.

Nissan Micra Canada Cup


Faute de Renault Clio Cup – sans Clio, c’est compliqué –, les Canadiens ont créé la Nissan Micra Cup.

Présentée comme « la voiture de course la moins chère du Canada« , la Micra en question (qui a une génération de retard sur la nôtre) est animée par un 4 cylindres 1.6 atmosphérique développant pas moins de 109 ch et 107 Nm. Pour maîtriser cette débauche de puissance, on peut compter sur des suspensions et des plaquettes de compétition, derrière des jantes cinq branches chaussées de Pirelli taille basse. La voiture est en outre équipée d’un échappement libéré, d’un baquet à harnais cinq points, d’un arceau-cage et de filets de protection. Tout ça pour 24 500 $ canadiens hors taxes, soit moins de 16 000 €.

Une Clio Cup coûte trois fois ce prix, sans parler du sirop d’érable sur le podium.

Source: topgear

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